mercredi 27 mars 2019

Les mots du silence



                                                                                     Trois huiles sur bois

Des mots du silence
Tonnent les artifices du ciel
De dents dures en sentences affligées
Des parjures accusés de fautes en innocence
Lèsent en retour les intelligences superficielles
Tombées du four en indigences réelles.
Les mots du mâtin tâtent le parpaing
Des vieux câlins du rapace assassin
Sommeil illusoire sur le rasoir
Souillant le buisson du néant
Le cloporte ardent sonne aux clochers
Le vieux glas des maraîchers
ânes bâtés de nos vieux jours périmés
Où sont vos cœurs asséchés
Germant nos hivers à l'envers
Sur les étés de notre passé?
L'homme en armure
Rase les murs
Au son des murmures en transe
Entre voyeurs et exhibitions
Nos intimités se dansent en perdition
et se meurent à l'unisson.
Ninaïe


dimanche 10 mars 2019

Corsage






  Extrait huile sur bois

Corsage serré entre ciel et terre
Ouvreur du cortège d'un souvenir en poche
Intuitions délavées en larmes de chaire
Encres séchées sur son de cloches.
Impression sur ans sans éclat
Mosaïque de chèvre en violoncelle
Explosée sur le désordre informel
Des monts d'un cœur à plat.
Courage du dire « Non » avant le trop tard.
Même si les regards se détournent sur les trottoirs
Même si le chameau blatère sur le parterre
Courage d'oublier l'inutile du regard en phare
De éphémère amour futile
Débarbouillé  d'inutile
Sur l'esplanade où l'escapade du brouteur de mou
S'évade vers l' horizon du morbide
Où le silence insipide du vieux  bouilleur de cru,
Sonne le glas du sordide.
Raideurs d'artifices en pilules mortelles
Sur l'autel des vierges sans aile.
Rêve du jardin inondé de l'Eden
De détritus en chevelures perdues
De tip en tifs préservés d'Inde 
Aux calvities occidentales charmeuses en serpent
sur dalles en succursales
Tombes tombes sur la dalle......
Ninaïe
10.03.2019 
09:15


lundi 11 février 2019

Douleur



Elle se taisait, depuis si longtemps.
Je l'imaginais en voyages pour l'éternité.
Là, où les âmes la reconnaissent dans la nuitée.
Je la sentais parfois dans une tour de pierres suintantes,
En attente d'une charrette pour flammes ardentes.
Sur le fil blanc des enfants à dos de chameau,
Je la voyais tournoyant sur la glace des délices,
Avec son parapluie blanc, couleur de pain d'épices.
Je l'effleurais parfois sur une écume océan.
Je la jouais perchée sur chat ronronnant,
Explosant ses bulles de savon avec un marmiton.
La trinité passée, Mironton,
J'étais plus que certaine.
Mirontaine.
Ne plus la revoir jamais. 
Jamais. Plus Jamais.
Même si parfois un regret d'elle me venait
Quand si belle, elle se glissait sous ma palette.
Mon pinceau frémissait dès qu'il pensait la reconnaître.
Je pensais qu'elle était partie, 
Qu'entre elle et moi 
Tout était fini
Pour toujours
Comme un vrai désamour.
Elle est revenue pourtant
Douce heure 
Elle se taisait,
 C'est tout
Doux
Douleur.

Ninaïe

vendredi 1 février 2019

L'Abandon


                                           
                                                      huile sur toile (version noir et blanc)

Ton Abandon vaut million...

Nul besoin de prison,
Pour connaître l'abandon.
Ce sentiment obscur,
Qui traverse l'horizon.

Quand la vie part à vau-l'eau,
Sur les images pures,
D'un tour sans rideau.
Le dessous du serment suppure,
De crinolines en cruautés.

L'Absence.

Les chants du néant 
De l'enfant qui pense
Brûlent les images cristallines
Du collé d'un doigt 
Sur sa page blanche.

Absence.

Elle s'est fâchée hier soir.
Ses vagues pour géant
Déchiraient sa tête noire.
Ses illusions perdues du temps
De sa nudité toute crue d'ivoire.
Tempête de nuit sans lune
Sang d'étoile et sans rime
Du couple infernal en tristesse.
Déchirure pour musique en laisse
Silence au titre qui transperce
Son gros chagrin tombé du toit
Écrasé d'un coup sourd sur sa terrasse
Dans sa rue sombre
Les ombres s'effacent.

Abandon.

L'enfant sent le bois qui tourne
Au cloître qui trépasse
La tourière au goitre le charge
Tel un colis de guerre
Rien dans la marge
Ça passe ou ça casse.
Sept ans déjà.
La guerre est là.
L'enfer protecteur
Sa mère souvenir
Des parfums du hareng
Force du landau bien faisant
Sur le chemin faisant harassant
S'envole rejoindre l'océan
Des marins haletants en dérive
 Vers les néants.

Camille ton abandon vaut million
Point de suspension... 

Ninaïe




lundi 28 janvier 2019

Récupération


                   "la télé de la mer"


Récupérations

Le silence de Beethoven m'accompagne
De récupérations, en récupérations
De tva, en eau de pluie.
D'amour perdu, en enfants à l'école aussi.
De données personnelles, en points de circulation.
De temps de travail, en politique.
D'objet perdu, en artistique.
On peut tout récupérer.
De la santé, à la chaleur.
Du beurre, au goût des saveurs,
Même ta sœur qui t'attend, à l'heure
Près du percolateur.
Tout, tout est récupérable.
Tout!
Sauf la Mort et Moi.
« L'idée de surréalisme tend simplement 
à la récupération totale 
de notre force psychique »
« Je demande pour ma part 
à être conduit au cimetière 
dans une voiture de déménagement »
André Breton en deux citations.
Une récupération personnelle
D'un post-scriptum pour post mortem
Qui me va comme un gant.

Ninaïe

dimanche 27 janvier 2019

Cœur d'artichaut



            extrait  huile sur toile


Cœur d'artichaut

Cœur d'artichaut haletant,
Buveur d'élixir de terre.
Fleur mauve du souvenir éclos,
Ombres de choix,
Sur caverne en proses.
Peines éphémères.
Décor d'allégorie aveugle et sourde.
Humaines sombres misères,
Suintantes des zestes d'osmose.
De mots en mots injustes et sévères,
De sœurs acides en pieuvres amères,
Embarquement immédiat,
Vers les parois taguées d'hier,
Où le graffiti soupire.
Décor d' instants purs et palpables,
Où l' Aïon  s'oppose à Chronos.
Vision du Superman en haillon,
Rongeur de  freins
Implorant sa suicidaire Sophia
En devin escaladeur
De son balcon assassin.
Le Batin du matin, 
Coffreur caché de l'ennui
Du violoncelle jailli la vie
Mais du Zahir envahissant
Se meurt tout simplement
Le cœur d'artichaut haletant
Dans l'attente d'une autre vie.

Ninaïe

mercredi 23 janvier 2019

L' ami confetti

       
              Extrait huile sur toile


L'ami confetti

Un ami confetti, c'est plus qu'un ami.
Il se pose sur ton cil quand tu rêves la nuit.
Un ami confetti, c'est une perle de pluie,
Tatouée sur ta main par l'encre d'un marin.
Il t'embarque en notes salées au matin
Vers celles qui criblent au peigne fin
Tous tes vieux chasseurs de chagrins.
Il te joue des mandibules à pêcher,
Qu'il mixe avec ses globules à rimer.
Ses absinthes virgules défilent
Mouillées d'un doux crachin.
Ses rimes en "ulle" qu'il coince,
Secrètement dans ton grille pain.
Un ami confetti te fait renaître
Des mille parfums de landes et de dunes
De myrrhes anciennes en ambres de maîtres
D'atterrissage sauvage sur cratères lune.
Comme un flocon léger qui ne dit rien.
Comme une peluche chevelue qui comprend tout.
Sur ta toile tissée de cercles d'allumés
T'as mis des bulles de peintres et de musiciens.
Des bulles de poètes et d'écrivains.
Des bulles d'Inde en œillet d'Italie.
Des bulles de partout aussi.
Excepté celui du "perlimpimpin" pays
Où habite ton ami confetti.

   Ninaïe

samedi 19 janvier 2019

Sans queue ni tête




Sans queue, ni tête?

La catapulte m'envole
Loin du tumulte
Les oies sauvages me surveillent de œil
La corde du violoncelle
A lâché mon cœur
Je traverse l'arc-en-ciel
Mes cheveux en plumes mouillées
Palpent l'espace des antennes
D'où tonne des éclairs parfumés.
Les herbes folles font des étincelles
Sur les rhizomes endormis
Ça sent la barbe à papa et la praline.
Même pas peur!
Menteuse! Me cacarde l'Ancienne
Tu joues le jeu sur labyrinthe
Depuis trop longtemps.
Toi, l'oie blanche c'est fini.
On t'attend au Capitole
Il y a urgence ici.
Les Trois Princes 
Ont perdu leurs indices
De leurs cases prison
Ils vont sortir
Suis-les jusqu'au matin
Dès la lune pleine
Tu découvriras le tien
Me siffle la plus jeune
Un bréviaire sous les plumes
J'm'enrhume
Sans queue ni tête?

Ninaïe

jeudi 17 janvier 2019

Mot de passe incorrect




Extrait huile sur toile


Mot de passe incorrect

Veuillez renseigner votre champ
Le numéro de la voie n'est pas valide
Votre temps d'attente se vide
Féminin ou masculin?
La grammaire cherche son gras maire
Pour quoi faire ?
Le vocabulaire patibulaire
Cherche sa vox populaire
Sacré solitude d'ordi
Le facteur me conseille
« Moi, Daniel Blake »
Chez Eve, je reprends du cake
Le violon ciel vibre à l'heure
Des oreilles de Oh ! ma sœur
Voir son île en friche
Tondue par son caniche
Coincée sur le rocher des délices
Sans rime, j'm'en fiche
La mer monte...
Veuillez renseigner votre champ
Le numéro de la voie n'est pas valide
Mot de passe incorrect

Ninaïe

mardi 15 janvier 2019

Le fantôme


                 extrait huile sur toile

Mon fantôme à moi…


Mon fantôme à moi, a des mains si belles, qu’aucun être humain ne peut en posséder de telles sur cette terre.
Mon fantôme à moi, a des doigts si longs, qu’aucune aile de papillons ne peut s’y mesurer.
Si fins, si légers, si fragiles, si dentelés 
quand ils effleurent le piano et son clavier.
Mon fantôme a moi est un roi, un vrai Roi. 
Sans paparazzi ni tralala.
Tel un dauphin majestueux, telle une licorne aussi
Sachant marier l’âme mâle et femelle réunie.
Espadon de mes pensées profondes.
Rimbaud disait : l’amour est à réinventer.
Lui il le fait. Je le sais, je le sens en vrai.
Irréel, il sait plonger en hiver, revenir en arrière.
Parler d'aujourd’hui le lasse.
Mon fantôme à moi,  me parle dans l’espace.
Il m’empêche de dormir.
Mon fantôme à moi, m’envahit petit à petit,
Quand je dépéris parmi tant de sordide.
Mon fantôme à moi  me dit qu’il vit l’enfer, ses yeux fixés au plafond.
Je ne sais que répondre, moi qui n’ai jamais franchi de Rubicon.
Moi, qui suis sur un barreau d’échelle si bas parmi tant d’abandons.
Mon fantôme à moi, comprend la galère.
Il veut que je parle mais mon cœur reste de pierre.
Mes mots restent coincés sous mon rideau de fer.
Face aux humains, je peux verser des larmes
Mais face à lui sa peine m’alarme.
Mon fantôme à moi, est encore un enfant.
Un petit garçon vachement rigolo.
Qui connaît rudement bien les rudiments
Pour devenir intéressant et obtenir tous les bravos.
Mon fantôme à moi a pleins d’histoires d’amour dans sa poche
Elles sont toutes très belles,
en tout cas elles sont jamais moches.
Mon fantôme, dit tout le temps je t’aime.
« Ballade pour un matin »
Ce n’était pas à moi qu’il s’adressait.
Pourtant un matin dans un décalage d’hier,
« j’ai reçu son baiser alors que je dormais encore…. »
C’était un enregistrement d’antan
Glissé par un amour d’avant, sous l’oreiller de mes trente ans.
Un matin d’hier, il m’a dit « Pars » aussi,
Dans ce vieux magasin de meubles tout pourri.
Il était vendeur à la Hi-Fi.
Le son était si fort, j’ai  alors compris 
En ce matin d’hier je suis parti.
Je savais déjà, que ce n’était pas lui.
Mon fantôme à moi Wap! pa! la! pas là!
Mon fantôme à moi, en chair et en os un jour...
Il reviendra?

Ninaïe 2004

lundi 14 janvier 2019

Les Aristochats







               extrait huile sur toile


Au petit matin, le cœur débordant de l'évier
Les Aristochats jouent sur les poubelles
L'air frais du livreur empaillé
Le mystérieux violoncelle
à la barbe taillé boit son café
Prévert compte ses œufs durs
Sur le comptoir du vieux bar
Les petits rats assurent
Les chaussons en tutus du départ
Les rêves s'évaporent
Les chansons s'effacent
La porte s'ouvre sur le grenier
Les cacahuètes grillées
L'avion sans ailes
Le survol du chantier
Les parapluies pliés
Ta main sans elle
Partir loin....
Loin vers le bois vert
Loin vers le repère
Du capitaine crochet
À sa belle qui tricote
Ses chaussettes dans la cocotte
Le chaudron fume
L'andouille grillée exhume
l'absurde idée rigolote
D'un Ulysse sur canapé qui fume
Faut pas te leurrer Pénélope
Le jour se lève
À midi c'est escalope !

Ninaïe


dimanche 13 janvier 2019

Mode pause


               extrait huile sur toile

Je sens dans les airs, le flottement du silence.
Les arbres se plient d'amour, sur le chemin du clavier.
Le clocher a sonné, le coq a chanté.
Je danse.
Dans ma tête, les hirondelles avancent.

Le chat qui dort dehors, se couche à mes pieds.
Ses oreilles sont glacées, je pense.
Le vide s'installe sur le fauteuil.
Il ronronne des mots de rien.
Les verbes tombent comme des feuilles,
Sur le bitume de mes mains.

Je retrouve Glenn sur mon tube du dimanche.
Ses notes m'aspirent vers les géants du néant.
J'ai mal aux ch'nilles comme l'enfance,
Marchant sur le chemin du douanier fatiguant.

Le petit phoque échoué est reparti
Son rhume à la main vers son destin.
Mon café double m'attend au Petit
Saint Michel du matin.
J'ai gommé mes mots d'hier,
Sans doute mais sans honte.
J'ai cliqué supprimer la route.
Pourquoi ? Parce que j'ai envie.
D'autres mots, d'autres choses.
J'ai envie de galettes sans effort
Mon feuilleté se repose
J'ai envie d'un plein du grand Rien
Le vrai luxe, l'or suprême.
En mode pause.

Ninaïe

dimanche 6 janvier 2019

Noyau de fer


                Extrait huile sur toile


Le noyau de fer palpite encore des rêves de ma nuit.
Je sens son cœur se soulever, sous son torse puissant.
L'abysse est si profond que les Mariannes m'ennuient.
Semblant d'épiderme du retour sans prince amant.
Tout était là, sous mes yeux innocents.
Du pont du boxeur, au char de Tiananmen,
De l'antique désordre aux peuples qui se réveillent.
Derrière les sept portes, le Khichdi m'attend.
Près du palais des perles, l'opium se vend.
Le berceau de l'humanité garde son trésor.
Au chaud du Nil, je m'endors encore.
Les ibis royaux voltigent vers le dernier empereur.
Persépolis s'enivre sur interfaces sans face.
Les méandres des fleurs s'enlacent par peur.
Les gouttelettes perlent sur la terrasse.
Jodpur m'inspire et le delta s'approche.
La Kaaba me dit Bacca et le trou noir m'aspire.
Le vortex de mes pensées salées,
m'offre un laissez-passer
près d'une colonne nouvelle
aux lettres inversées.
Je regarde le jour se lever
Max Richter m'accompagne
Comme elle est belle
Notre petite planète 
Terre, terre Terre!!!!!!

Ninaïe

06/01/2019


mercredi 2 janvier 2019

Champagne!


Extrait huile sur toile


                 

Cette nuit, l'homme de verre 
est venu me sermonner.
Tout comme à Amélie, 
il m'a demandé :
Et toi, ta vie qui va s'en occupée?
Pourquoi résister à ton envie d'écrire?
Elle est si forte, 
N'attends pas les eaux-fortes.
J'ai répondu :
Vos cloportes dans l'escalier me terrorisent.
Les jalouses sorcières à barbe me paralysent.
Les éconduits dans les conduits aussi.
Il m'a dit:
Glenn Gould ne regarde pas la voile au loin,
Elle s'éloigne, elle s'approche,
Peu importe, l'image est fixe.
Ton instant présent est sans prix.
à cor et à cri
J'me lance dans l'eau du jour qui luit.
Le parapet de nos filets bleus s'entrecroisent
Je danse sur les fils tendus des îles d'Iroise.
Je croise mon ange sur concerto numéro deux.
Je mise sur la marelle 
des p'tits genoux bleus.
Loin des mares aux diables.
Je swingue sous nos charpentes en vrac.
Je twiste nos fautes à  facs.
Nos rares ponctuations sont sourdes de sable.
Je noce mes vers en l'air
à faire pâlir tous les p'tits Tsars.
Le jour se lève
Pour nous aussi
Champagne !!!

Ninaïe

mardi 1 janvier 2019

L'heure du laitier




Horizon mauve huile sur toile 100x100

À l'heure du laitier,
Loin des paillettes argentées,
Cent casses-cou de nuitées,
En regards fantômes
S'évaporent.
Sans bisou sur canapés,
Au coin de la rue du sentier
À côté de la santé,
Sans feu, ni loi,
Sans tralala,
Au petit matin,
Beethoven frappe
Le bel égrégore
Sur transistor pas mort.
L'arbre démaquillé éteint,
Du gros rouge qui tache,
Au voile noir soulevé d'un sein
Sur décor de vitrines contre Apaches
Le soleil se lève enfin.
Deux pigeons aux cœurs battants
Sans artifice sous l'arc aimant
Volent vers un métro absent
Déambule entre eux le Grand Silence
Des plumes froissées
Du petit matin  vers la dernière étoile
Du nouveau jour
Qui enchante.

Ninaïe


lundi 31 décembre 2018

Entre plombier et pompière





              Extrait huile sur toile

Entre plombier et pompière


De retour de Chine,
Sur mon tapis volant,
Une rumeur infime,
Fit grincer mes tympans.
D'un bonheur intime
L'heure avait un rhume.

Miracle! 

Dit la pompière.
Cherchant son plombier,
Dans la ruelle noire
D'un désespoir grossier.
Vendre mes calendriers,
À une plombière glacée.

Quelle drôle d'idée !

Au bas des escaliers
L'avatar en retard
Se perd en excuses
Allant de l'échancrure
En chemin faisant
Du guet à paons
En allumettes.
De nouvel an
En oubliettes
Retenu par
Des frères Indiens
Scalpés par les chiens
Au bar de l'ancien.
Reniflant 
L'air frais 
Du matin.
Le plombier prit sa pompière
par la main.
De mon tapis volant....
Bonne journée de fin d'année les Copains!

Ninaïe
31/12/2018



mardi 11 décembre 2018

Au rayon des croquettes





Au rayon des croquettes,
J'ai pensé à toi.

En rangeant mon épuisette,
J'ai pensé à toi.

En enfilant mes chaussettes
J'ai pensé à toi.

En mangeant ma chouquette
J'ai pensé à toi.

Au rayon maquillage,
J'ai pensé à toi.
Au rayon lingerie aussi.

À la caisse, j'me casse.
Cassandre est une cassos.
Mal de gorge en soutien
Deux molosses sous les seins
Aphone comme un martien.
Elle ronge son os
C'est pas malin
Apollon?
Aragon?
Dilemme des rats du choix
Diras-tu : Aime 
Une fois?
Ninaïe

jeudi 6 décembre 2018

Soleil vert

 
huile sur bois 45x32

Entre lune et croissants.

Les champs pleurent en larmes rouges,
Pendues aux branches des arbres en sang.
Les yeux blancs des corbeaux
Sous la lune,
Percent la nuit noire d'un argent prune
où sale et salon 
Se toisent en marron.
Les bleus vifs clignotants
Scrutent le brasier brûlant.
Diapason.
Gyrophares actifs.
Trottoirs noyés.
Riches canons dorés.
Milles eaux éjaculées.
Un jeune homme en bandeau 
Jaune solidaire, en lambeau.
Entonne le vieux chant du landau
Marchant vers la cour miracle des sans dent
Colères d'en bas
Mépris d'en haut
Ancestrales misères des sans-laisse 
blessés qui délaissent
Les cris accumulés sur les reins cassés.
Un dormeur à la lanterne parle en doré
Du journal stigmate d'un passé ressuscité
Le sillon sans fond
S'enfonce, vers la terre humide 
De l'aride bitume qui fume 
Sur l'injustice fumier.
La vieille étable surveille
Le bétail échappé.
Son retour au bercail 
Près de l'âne chauffant
Seul gratuit résistant .
Au même an nouveau
Qui attend,
Tout comme naguère.
Mystère?
Entre lune et croissants.
Tout comme hier.
Fiction arrière, 
Green sun
Réalité?
Elle seule, sait
Lune d'argent
Face à face
dans les airs,
Elle observe,
Son soleil virant au vert.
Ninaïe


mardi 27 novembre 2018

Trois agendas




huile sur toile 80x100
TROIS AGENDAS

Nous devons faire avec le quotidien de l’humain.
Nous devons faire avec la poussière du malsain.
Nous devons faire avec
L’ami qui trahi, l’innocent puni, l’assassin blanchi.
Nous devons faire avec le pourri
Sans aucun souffle de vie.
Faire avec. Faire avec. Faire avec,
 Ça cloue le bec.
Dire: Stop! au faire avec.
Quand ça devient trop lourd.
Quand ça devient trop sec.
Dire Stop! C’est fini vos salamalecs.
Trois agendas, un noir, un vert, un noir.
Trois agendas, sans trop d’espoir.
Trois agendas, drôle de mémoire.
Merci pour l’effet «kiss cool»
Voici vos sous, m’dame la vilaine crémière.
Merci, pour l’éclairage maboul.
Offert par une malheureuse serpillière.
Merci, pour l’idée pêche aux moules,
Même si le fond tenait au fond,
Sur l’espoir profond d’un non.
Pas merci, pour la sordide jalousie,
Résolue un soir de pénibles élections.
Trois agendas, deux noirs, un vert
Le vert, lui c’était l’année dernière.
Arbres tombés, barré la route du phare.
Vu film, pizza Rome Antique, départ.
Rayer chercher Z à la gare.
Rayer la gare et les petits amants de placards, gommer gala.
Effacer les mots des ombres noires sur le tableau du désespoir.
Qu’est ce qui fait le plus peur ici-bas?
Perdre la mémoire ou retrouver la mémoire?
L’esclavage de la mémoire est tellement dérisoire,
Quand les liens du solide la libèrent du trépas.
Briser, le servage de nos mémoires incertaines.
Un maillon s’en va, consolider, souder, respecter.
Un maillon s’en vient, transmettre en Vérité.
Oui mais, quelles vérités?
Si ce n’est, celles des liaisons conjuguées.
La chimie n’est peut-être pas si compliquée,
À nous de trouver les bonnes clés.
L'humain a peur de sa mémoire retrouvée
C'est alors qu'il la perd, sans percevoir, sa petite étincelle,
Parcelle d'éternité.

Ninaïe Gh PRIGENT


mercredi 14 novembre 2018

Le casse-noix



      huile sur toile 15x20


Les écrevisses en rang d'oignons Chantent la Madelon.
Le gastéropode en péril avale sa fiole.
Pourquoi t'as mis le casse-noix dans le congélateur?
Le quadrilatère tourne en rond pour un rien.
Le parallélépipède hurle en vain
Sur une vieille luciole toute folle.
Pourquoi t'as mis le casse-noix dans le congélateur?
Les Monarchistes insistent.
Les Anarchistes persistent.
Les Modérés modèrent.
Pourquoi t'as mis le casse-noix dans le congélateur?
Le petit prince a du poil aux pattes.
Le rince-doigts cherche son rince-pattes.
Le petit crabe vert chuchote à l'oreille du homard bleu.
Pourquoi a-t-il  mis son casse-noix dans le congélateur?
Puisqu'à travers la marge, le mage voit mieux.
Les Aristochats sont Populo, dit Paulo aux ventres vides
Qui dîne au zoo n'est pas dinosaure lui répond Hector.
Mais pourquoi t'as pas mis tous
les casse-pieds dans ton congélateur?
Ninaïe


vendredi 9 novembre 2018

à Léo

             huile sur toile
"Le bonheur ça n'est pas grand-chose...
C'est du chagrin qui se repose
Alors
Il ne faut pas le réveiller."
Léo Ferré

jeudi 8 novembre 2018

Vivement dimanche

"sorti de cadre" huile sur bois


Vivement Dimanche!


Léonore a son nid au nord,
Où règne les Sangs d'Or.
Léonore dort.
Sur sa paillasse, rêve, un imaginaire Léon
Parmi de vieux accords d'Éon.

Au château, trois mousquetaires
Enterrent le vieux ténor aphone.

Sonne réveil, un  fil, un téléphone.
-Super Éon à l'appareil, passez-moi le sel.

-Pourquoi faire ? Lui dit-elle.

Osiris gît en mille morceaux sur la table à langer.
L'eau est tari et Daktari pleure sur le beurre.

-Passez le moi, alors.

-Daktari ne passe plus, mon Saigneur.

-Triple buses , je vous parle du beurre.

-Comme il vous plaira, Sire mais il risque d'être salé.
Il pleure encore.

Elle raccroche, s'accroche en branches.
Pense en triple buses idem , 
S'envole vers ses vieux cieux 
Vivement Dimanche!