mercredi 29 août 2018

Tout ce que je ne sais pas




Tout ce que je ne sais pas......

Je ne sais pas construire le nid comme l’oiseau.
Je ne sais pas comme Lamartine si les objets inanimés ont une âme.
Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas.
Alors je cherche, je creuse et je taille.
Je sculpte en moi, la rime profonde qui guide ma plume à la flamme.

Je ne sais pas pourquoi mourir.
Je ne sais pas.
Mais j’ai lu dans les yeux de l’ancien,
Le courage, la tendresse, la paix et la joie.

Je ne sais pas pourquoi le temps qui passe, ne veut pas s’arrêter,
Pour garder éternellement ceux que l’on aime ou que l’on a aimé.

Je ne sais pas quand la vie s’en va si elle reviendra.
Mais j’ai vu dans les yeux du nouveau-né,
J’ai bu dans la lumière de l’ancêtre,
J’ai senti ce désir fou d’y croire, même si l’on ne sait pas.

C’est l’amour de tout ce que l’on ne sait pas,
C’est l’espoir de tout ce que l’on ne pourra jamais savoir.
Ce mystère de la vie qui échappe,
Ce vide immense qui nous happe,
Ce puits du temps qui passe.
Qui surpasse, qui nous dépasse.
Ce mystère qui nous pousse,
Qui nous plante, en nos terres intérieures,
Nous, petite pousse,
Qui grandit et nous transforme en épi,
Tout le temps de sa vie, rêver.
Chercher, chercher, chercher.
Puiser la fécondité,
Dans les entrailles,
De la terre.
Aimer, aimer, aimer…
Lever les murailles,
Arrêter les guerres,
Aimer, aimer, aimer.
C’est tout ce qu’on sait.
Alors…
Quand est-ce qu’on le fait?

Ninaïe Gh PRIGENT
extrait huile sur toile 20x90



Quand tu seras là......


Quand tu seras là…

Le soir où je te verrai apparaître,
Mon soleil sera à mi fenêtre.
Ce sera l’hiver. Quand tu seras là.
Nos amours d’hier aux oubliettes,
Nos premiers regards en miette,
Quand tu seras là.
Mes yeux grands ouverts en zoom sur toi,
Cerneront l’espace et le temps qui passe.
Quand tu seras là.
Ta voix sera réelle, mon cœur fera des bonds.
Quand tu seras là.
Pour de vrai, pour de bon.
Je te guiderai vers mon château
Tu entendras son coulis si chaud
Tu verras ma roche secrète taillée de lunaire
Je t’offrirai mon fauteuil face à l’eau.
Tu sentiras ma larme de la mer
Tu verras l’horizon de mes mots.
L’automne sacré ne nous tourmentera plus,
Les vendanges d’Hermès seront révolues,
Je te guiderai pas à pas ;
Vers la crique de mes mille cailloux roses.
Vers les bois sacrés de mes tendres hypnoses.
Vers les rochers secrets de mes folles proses.
Tu toucheras la mousse douce sous tes doigts
Tu effleureras l’écume qui tremble parfois
Tu caresseras le sable d’or et les galets d’argent
Si tu viens, tu vivras tout cela vraiment.
Tu sentiras la mer qui s’en va et nous laisse
Ses cachettes à découvert, cavernes des déesses !
Je laisserai mes rimes en é,
Je choisirai des rimes en «imes», comme dans les films
Ou bien mes rimes en âtre, comme au théâtre
On verra nos quatre yeux près de l’âtre,
Sublimer les images des esquisses de l’intime,
Je boirai tes mots, tu dégusteras mon verbe,
De l’entrée au dessert nos rimes seront sincères.
Nos couteaux brillants, chevaliers d’épées fiers et superbes.
Nos fourchettes coquettes tels des talons-aiguilles dans l’herbe.
Nos doigts salés lactés tout poudrés d’éternité,
Chantilly canapé de nos deux velours mêlés.
Témoins sacrés de nos tendres années décolletées.
Mais, revoilà mes rimes en é !
Dépêche-toi, mon amour viens vite, vite viens en italique,
Ecrire nos demain vidés de leurs robots à tiques.
Dépêche-toi mon amour il est encore temps,
De signer le pour toujours du livre de notre serment.
Ninaïe Gh PRIGENT 2004
huile sur toile 38x55