lundi 28 janvier 2019

Récupération


                   "la télé de la mer"


Récupérations

Le silence de Beethoven m'accompagne
De récupérations, en récupérations
De tva, en eau de pluie.
D'amour perdu, en enfants à l'école aussi.
De données personnelles, en points de circulation.
De temps de travail, en politique.
D'objet perdu, en artistique.
On peut tout récupérer.
De la santé, à la chaleur.
Du beurre, au goût des saveurs,
Même ta sœur qui t'attend, à l'heure
Près du percolateur.
Tout, tout est récupérable.
Tout!
Sauf la Mort et Moi.
« L'idée de surréalisme tend simplement 
à la récupération totale 
de notre force psychique »
« Je demande pour ma part 
à être conduit au cimetière 
dans une voiture de déménagement »
André Breton en deux citations.
Une récupération personnelle
D'un post-scriptum pour post mortem
Qui me va comme un gant.

Ninaïe

dimanche 27 janvier 2019

Cœur d'artichaut



            extrait  huile sur toile


Cœur d'artichaut

Cœur d'artichaut haletant,
Buveur d'élixir de terre.
Fleur mauve du souvenir éclos,
Ombres de choix,
Sur caverne en proses.
Peines éphémères.
Décor d'allégorie aveugle et sourde.
Humaines sombres misères,
Suintantes des zestes d'osmose.
De mots en mots injustes et sévères,
De sœurs acides en pieuvres amères,
Embarquement immédiat,
Vers les parois taguées d'hier,
Où le graffiti soupire.
Décor d' instants purs et palpables,
Où l' Aïon  s'oppose à Chronos.
Vision du Superman en haillon,
Rongeur de  freins
Implorant sa suicidaire Sophia
En devin escaladeur
De son balcon assassin.
Le Batin du matin, 
Coffreur caché de l'ennui
Du violoncelle jailli la vie
Mais du Zahir envahissant
Se meurt tout simplement
Le cœur d'artichaut haletant
Dans l'attente d'une autre vie.

Ninaïe

mercredi 23 janvier 2019

L' ami confetti

       
              Extrait huile sur toile


L'ami confetti

Un ami confetti, c'est plus qu'un ami.
Il se pose sur ton cil quand tu rêves la nuit.
Un ami confetti, c'est une perle de pluie,
Tatouée sur ta main par l'encre d'un marin.
Il t'embarque en notes salées au matin
Vers celles qui criblent au peigne fin
Tous tes vieux chasseurs de chagrins.
Il te joue des mandibules à pêcher,
Qu'il mixe avec ses globules à rimer.
Ses absinthes virgules défilent
Mouillées d'un doux crachin.
Ses rimes en "ulle" qu'il coince,
Secrètement dans ton grille pain.
Un ami confetti te fait renaître
Des mille parfums de landes et de dunes
De myrrhes anciennes en ambres de maîtres
D'atterrissage sauvage sur cratères lune.
Comme un flocon léger qui ne dit rien.
Comme une peluche chevelue qui comprend tout.
Sur ta toile tissée de cercles d'allumés
T'as mis des bulles de peintres et de musiciens.
Des bulles de poètes et d'écrivains.
Des bulles d'Inde en œillet d'Italie.
Des bulles de partout aussi.
Excepté celui du "perlimpimpin" pays
Où habite ton ami confetti.

   Ninaïe

samedi 19 janvier 2019

Sans queue ni tête




Sans queue, ni tête?

La catapulte m'envole
Loin du tumulte
Les oies sauvages me surveillent de œil
La corde du violoncelle
A lâché mon cœur
Je traverse l'arc-en-ciel
Mes cheveux en plumes mouillées
Palpent l'espace des antennes
D'où tonne des éclairs parfumés.
Les herbes folles font des étincelles
Sur les rhizomes endormis
Ça sent la barbe à papa et la praline.
Même pas peur!
Menteuse! Me cacarde l'Ancienne
Tu joues le jeu sur labyrinthe
Depuis trop longtemps.
Toi, l'oie blanche c'est fini.
On t'attend au Capitole
Il y a urgence ici.
Les Trois Princes 
Ont perdu leurs indices
De leurs cases prison
Ils vont sortir
Suis-les jusqu'au matin
Dès la lune pleine
Tu découvriras le tien
Me siffle la plus jeune
Un bréviaire sous les plumes
J'm'enrhume
Sans queue ni tête?

Ninaïe

jeudi 17 janvier 2019

Mot de passe incorrect




Extrait huile sur toile


Mot de passe incorrect

Veuillez renseigner votre champ
Le numéro de la voie n'est pas valide
Votre temps d'attente se vide
Féminin ou masculin?
La grammaire cherche son gras maire
Pour quoi faire ?
Le vocabulaire patibulaire
Cherche sa vox populaire
Sacré solitude d'ordi
Le facteur me conseille
« Moi, Daniel Blake »
Chez Eve, je reprends du cake
Le violon ciel vibre à l'heure
Des oreilles de Oh ! ma sœur
Voir son île en friche
Tondue par son caniche
Coincée sur le rocher des délices
Sans rime, j'm'en fiche
La mer monte...
Veuillez renseigner votre champ
Le numéro de la voie n'est pas valide
Mot de passe incorrect

Ninaïe

mardi 15 janvier 2019

Le fantôme


                 extrait huile sur toile

Mon fantôme à moi…


Mon fantôme à moi, a des mains si belles, qu’aucun être humain ne peut en posséder de telles sur cette terre.
Mon fantôme à moi, a des doigts si longs, qu’aucune aile de papillons ne peut s’y mesurer.
Si fins, si légers, si fragiles, si dentelés 
quand ils effleurent le piano et son clavier.
Mon fantôme a moi est un roi, un vrai Roi. 
Sans paparazzi ni tralala.
Tel un dauphin majestueux, telle une licorne aussi
Sachant marier l’âme mâle et femelle réunie.
Espadon de mes pensées profondes.
Rimbaud disait : l’amour est à réinventer.
Lui il le fait. Je le sais, je le sens en vrai.
Irréel, il sait plonger en hiver, revenir en arrière.
Parler d'aujourd’hui le lasse.
Mon fantôme à moi,  me parle dans l’espace.
Il m’empêche de dormir.
Mon fantôme à moi, m’envahit petit à petit,
Quand je dépéris parmi tant de sordide.
Mon fantôme à moi  me dit qu’il vit l’enfer, ses yeux fixés au plafond.
Je ne sais que répondre, moi qui n’ai jamais franchi de Rubicon.
Moi, qui suis sur un barreau d’échelle si bas parmi tant d’abandons.
Mon fantôme à moi, comprend la galère.
Il veut que je parle mais mon cœur reste de pierre.
Mes mots restent coincés sous mon rideau de fer.
Face aux humains, je peux verser des larmes
Mais face à lui sa peine m’alarme.
Mon fantôme à moi, est encore un enfant.
Un petit garçon vachement rigolo.
Qui connaît rudement bien les rudiments
Pour devenir intéressant et obtenir tous les bravos.
Mon fantôme à moi a pleins d’histoires d’amour dans sa poche
Elles sont toutes très belles,
en tout cas elles sont jamais moches.
Mon fantôme, dit tout le temps je t’aime.
« Ballade pour un matin »
Ce n’était pas à moi qu’il s’adressait.
Pourtant un matin dans un décalage d’hier,
« j’ai reçu son baiser alors que je dormais encore…. »
C’était un enregistrement d’antan
Glissé par un amour d’avant, sous l’oreiller de mes trente ans.
Un matin d’hier, il m’a dit « Pars » aussi,
Dans ce vieux magasin de meubles tout pourri.
Il était vendeur à la Hi-Fi.
Le son était si fort, j’ai  alors compris 
En ce matin d’hier je suis parti.
Je savais déjà, que ce n’était pas lui.
Mon fantôme à moi Wap! pa! la! pas là!
Mon fantôme à moi, en chair et en os un jour...
Il reviendra?

Ninaïe 2004

lundi 14 janvier 2019

Les Aristochats







               extrait huile sur toile


Au petit matin, le cœur débordant de l'évier
Les Aristochats jouent sur les poubelles
L'air frais du livreur empaillé
Le mystérieux violoncelle
à la barbe taillé boit son café
Prévert compte ses œufs durs
Sur le comptoir du vieux bar
Les petits rats assurent
Les chaussons en tutus du départ
Les rêves s'évaporent
Les chansons s'effacent
La porte s'ouvre sur le grenier
Les cacahuètes grillées
L'avion sans ailes
Le survol du chantier
Les parapluies pliés
Ta main sans elle
Partir loin....
Loin vers le bois vert
Loin vers le repère
Du capitaine crochet
À sa belle qui tricote
Ses chaussettes dans la cocotte
Le chaudron fume
L'andouille grillée exhume
l'absurde idée rigolote
D'un Ulysse sur canapé qui fume
Faut pas te leurrer Pénélope
Le jour se lève
À midi c'est escalope !

Ninaïe


dimanche 13 janvier 2019

Mode pause


               extrait huile sur toile

Je sens dans les airs, le flottement du silence.
Les arbres se plient d'amour, sur le chemin du clavier.
Le clocher a sonné, le coq a chanté.
Je danse.
Dans ma tête, les hirondelles avancent.

Le chat qui dort dehors, se couche à mes pieds.
Ses oreilles sont glacées, je pense.
Le vide s'installe sur le fauteuil.
Il ronronne des mots de rien.
Les verbes tombent comme des feuilles,
Sur le bitume de mes mains.

Je retrouve Glenn sur mon tube du dimanche.
Ses notes m'aspirent vers les géants du néant.
J'ai mal aux ch'nilles comme l'enfance,
Marchant sur le chemin du douanier fatiguant.

Le petit phoque échoué est reparti
Son rhume à la main vers son destin.
Mon café double m'attend au Petit
Saint Michel du matin.
J'ai gommé mes mots d'hier,
Sans doute mais sans honte.
J'ai cliqué supprimer la route.
Pourquoi ? Parce que j'ai envie.
D'autres mots, d'autres choses.
J'ai envie de galettes sans effort
Mon feuilleté se repose
J'ai envie d'un plein du grand Rien
Le vrai luxe, l'or suprême.
En mode pause.

Ninaïe

dimanche 6 janvier 2019

Noyau de fer


                Extrait huile sur toile


Le noyau de fer palpite encore des rêves de ma nuit.
Je sens son cœur se soulever, sous son torse puissant.
L'abysse est si profond que les Mariannes m'ennuient.
Semblant d'épiderme du retour sans prince amant.
Tout était là, sous mes yeux innocents.
Du pont du boxeur, au char de Tiananmen,
De l'antique désordre aux peuples qui se réveillent.
Derrière les sept portes, le Khichdi m'attend.
Près du palais des perles, l'opium se vend.
Le berceau de l'humanité garde son trésor.
Au chaud du Nil, je m'endors encore.
Les ibis royaux voltigent vers le dernier empereur.
Persépolis s'enivre sur interfaces sans face.
Les méandres des fleurs s'enlacent par peur.
Les gouttelettes perlent sur la terrasse.
Jodpur m'inspire et le delta s'approche.
La Kaaba me dit Bacca et le trou noir m'aspire.
Le vortex de mes pensées salées,
m'offre un laissez-passer
près d'une colonne nouvelle
aux lettres inversées.
Je regarde le jour se lever
Max Richter m'accompagne
Comme elle est belle
Notre petite planète 
Terre, terre Terre!!!!!!

Ninaïe

06/01/2019


mercredi 2 janvier 2019

Champagne!


Extrait huile sur toile


                 

Cette nuit, l'homme de verre 
est venu me sermonner.
Tout comme à Amélie, 
il m'a demandé :
Et toi, ta vie qui va s'en occupée?
Pourquoi résister à ton envie d'écrire?
Elle est si forte, 
N'attends pas les eaux-fortes.
J'ai répondu :
Vos cloportes dans l'escalier me terrorisent.
Les jalouses sorcières à barbe me paralysent.
Les éconduits dans les conduits aussi.
Il m'a dit:
Glenn Gould ne regarde pas la voile au loin,
Elle s'éloigne, elle s'approche,
Peu importe, l'image est fixe.
Ton instant présent est sans prix.
à cor et à cri
J'me lance dans l'eau du jour qui luit.
Le parapet de nos filets bleus s'entrecroisent
Je danse sur les fils tendus des îles d'Iroise.
Je croise mon ange sur concerto numéro deux.
Je mise sur la marelle 
des p'tits genoux bleus.
Loin des mares aux diables.
Je swingue sous nos charpentes en vrac.
Je twiste nos fautes à  facs.
Nos rares ponctuations sont sourdes de sable.
Je noce mes vers en l'air
à faire pâlir tous les p'tits Tsars.
Le jour se lève
Pour nous aussi
Champagne !!!

Ninaïe

mardi 1 janvier 2019

L'heure du laitier




Horizon mauve huile sur toile 100x100

À l'heure du laitier,
Loin des paillettes argentées,
Cent casses-cou de nuitées,
En regards fantômes
S'évaporent.
Sans bisou sur canapés,
Au coin de la rue du sentier
À côté de la santé,
Sans feu, ni loi,
Sans tralala,
Au petit matin,
Beethoven frappe
Le bel égrégore
Sur transistor pas mort.
L'arbre démaquillé éteint,
Du gros rouge qui tache,
Au voile noir soulevé d'un sein
Sur décor de vitrines contre Apaches
Le soleil se lève enfin.
Deux pigeons aux cœurs battants
Sans artifice sous l'arc aimant
Volent vers un métro absent
Déambule entre eux le Grand Silence
Des plumes froissées
Du petit matin  vers la dernière étoile
Du nouveau jour
Qui enchante.

Ninaïe