mardi 15 janvier 2019

Le fantôme


                 extrait huile sur toile

Mon fantôme à moi…


Mon fantôme à moi, a des mains si belles, qu’aucun être humain ne peut en posséder de telles sur cette terre.
Mon fantôme à moi, a des doigts si longs, qu’aucune aile de papillons ne peut s’y mesurer.
Si fins, si légers, si fragiles, si dentelés 
quand ils effleurent le piano et son clavier.
Mon fantôme a moi est un roi, un vrai Roi. 
Sans paparazzi ni tralala.
Tel un dauphin majestueux, telle une licorne aussi
Sachant marier l’âme mâle et femelle réunie.
Espadon de mes pensées profondes.
Rimbaud disait : l’amour est à réinventer.
Lui il le fait. Je le sais, je le sens en vrai.
Irréel, il sait plonger en hiver, revenir en arrière.
Parler d'aujourd’hui le lasse.
Mon fantôme à moi,  me parle dans l’espace.
Il m’empêche de dormir.
Mon fantôme à moi, m’envahit petit à petit,
Quand je dépéris parmi tant de sordide.
Mon fantôme à moi  me dit qu’il vit l’enfer, ses yeux fixés au plafond.
Je ne sais que répondre, moi qui n’ai jamais franchi de Rubicon.
Moi, qui suis sur un barreau d’échelle si bas parmi tant d’abandons.
Mon fantôme à moi, comprend la galère.
Il veut que je parle mais mon cœur reste de pierre.
Mes mots restent coincés sous mon rideau de fer.
Face aux humains, je peux verser des larmes
Mais face à lui sa peine m’alarme.
Mon fantôme à moi, est encore un enfant.
Un petit garçon vachement rigolo.
Qui connaît rudement bien les rudiments
Pour devenir intéressant et obtenir tous les bravos.
Mon fantôme à moi a pleins d’histoires d’amour dans sa poche
Elles sont toutes très belles,
en tout cas elles sont jamais moches.
Mon fantôme, dit tout le temps je t’aime.
« Ballade pour un matin »
Ce n’était pas à moi qu’il s’adressait.
Pourtant un matin dans un décalage d’hier,
« j’ai reçu son baiser alors que je dormais encore…. »
C’était un enregistrement d’antan
Glissé par un amour d’avant, sous l’oreiller de mes trente ans.
Un matin d’hier, il m’a dit « Pars » aussi,
Dans ce vieux magasin de meubles tout pourri.
Il était vendeur à la Hi-Fi.
Le son était si fort, j’ai  alors compris 
En ce matin d’hier je suis parti.
Je savais déjà, que ce n’était pas lui.
Mon fantôme à moi Wap! pa! la! pas là!
Mon fantôme à moi, en chair et en os un jour...
Il reviendra?

Ninaïe 2004

1 commentaire:

Chanson printanière a dit…

Relecture d'un texte que tu avais partagé avant ton blog... entre rêve et réalité... un fantôme bien à toi...j'aime beaucoup certaines images de ton texte comme " l'espadon de mes pensées profondes"... image comme un flash... les images disent plus que le descriptif...
Belle journée, Ninaïe,
Amitiés,
Robert.