lundi 28 octobre 2019

Monde voilé



    Extrait huile sur toile"monde voilé"


Je me jette à l'eau, sans filet, en nage,
La fenêtre ouverte,
Un petit vent frais me donne du courage.
Le rêve de ma nuit est encore dans ma tête,
Un train part sans moi.
Sans regret, je le vois s'enfuir comme un lâche.
Une taverne rouge. Une image  ancrée dans un décor de montagne.
L'ambiance est grasse. Une lumière obscure laisse percevoir des âmes révoltées.
Mon sang à l'envers, je me réveille.
Il est là, ce matin, mon petit muse eau qui me guide au flair.
Le parfum Dior de l'homme, s'évapore des draps froissés de la nuit.
L'âme féminine voile le secret 
de son silence d'or.
Elle couve le discret de son théâtre Nô, loin des mirages de port en port.
Nô! Oh! quelle histoire! Quel dégât!
Si loin du petit bouton de rose sacré arraché par certains sans grand débat.
La racine vermoulue du mâle pourrit l'arbre qui voile la forêt.
Le pardon arrivera-t-il à temps pour apaiser les passions?
J'attends le prochain train sur la grève iodée du jour sans fin,
Loin des wagons plombés d'hier,
Quai numéro cinq,
Tu reconnaîtras mon parfum.

jeudi 24 octobre 2019

Imaginaire contre ennui

             Imaginaire contre ennui

Sans lui ma vie serait depuis longtemps finie
Aujourd'hui je l'observe derrière la glace teintée de l'enfance
Assis près de moi sur le tabouret sans bouger
J'ai compris qu'avec lui je devais jouer
Je devais rire sans bruit m'envoler sans cri
Il m'a appris à rêver toute éveillée
Il m'a donné  le passeport pour rejoindre tous les aéroports
Il m'a donné les clés pour décoller 
de partout sans effort
Grâce à lui plus de tâches sur le tapis mais des chameaux rigolo à dos de vélo
Avec lui tout était permis sur ma toile de Jouy
Du karaoké à percer les tympans sans voisin mécontent
Aux hirondelles en pédalo buvant des menthes à l'eau

Et puis, j'ai grandi le tabouret aussi
Derrière le bar les filles à hauts talons rencontraient des mollusques à lunettes
Le métro sentait la ciboulette
Les crapauds se frottaient le dos avec mon Obao
Parfois j'ai rencontré son frère ennemi comme Flaubert le décrit
Parfois j'ai voulu le tromper comme Emma avec fracas.
Aujourd'hui j'ai envie de le trahir sans remord
J'ai envie de l'abandonner sur le port
Grâce à toi
Je vois son féminin en nuit
Je croise ton regard
Je trinque son nom dans le noir
Je dis Yermât à mon ennui.


vendredi 11 octobre 2019

"Souvenirs d'Égypte"




Extrait huile sur toile 100x100 "Souvenirs d'Egypte"

Ce mot

Un mot, juste un mot,
Un mot oublié du dictionnaire du jamais dit,
Un mot du tréfonds, un mot du crève plafond.
Un mot qui roule, un mot qui coule, un mot qui sent bon.
Un mot qui donne du plaisir, pas qui fait plaisir.
Un mot du désir, sans baiser ni vampire.
Un mot juste, juste un mot.
Pas trop naïf, pas trop osé.
Un mot qui fait rire mais pas trop.
Un mot baume, qui soigne tout.
Sans effet secondaire,
Sans vouloir trop en faire.
Tout, trop. Trop, tout.
Un mot qui perce le cœur sans lance.
Un mot qui danse en transe.
Un mot sexy mais pas trop.
Un mot fendu en résille.
Un mot nectar qui pétille.
Un mot du jamais entendu sans sous
Jamais murmuré, jamais chuchoté
À l'oreille d'aucun oreiller.
Un mot qui joue 
Un mot qui jouit
Un mot qui meurt
Un mot qui vit.
Un mot venté sur le fil à s'étendre
Un mot séché au soleil du tendre.
Un mot qui glisse sans ripper
Un mot qui grimpe aux rideaux 
sans biaiser
Un mot d'extase
Un mot vrai 
qui dit tout sans un mot
Un mot qui crie sans l'écrit 
Un jour viendra
Je dirai
Ce mot là.








mardi 8 octobre 2019

Cœur en jachère







Cœur en jachère


De la promenade aérée d'un passé simple en laisse 
Sur l' île cachée d'un vieux caracolâmes en âmes
L'oison vînt se coller sur l'épaule d'un conte d'ex.
L'oreiller pailleté de poussières d'or décomposées
Embaumait l'hier amère des théières fêlées.

Le chemin arrière du verbe sème le doute
Le doute donne des pousses
La ciguë s'insinue
Le chiendent pousse
Le pissenlit quant à lui reste au lit.
Ce matin là, décoré du poisson mort évanoui,
Sous sa toison d'or, le loup dort encore.
La peur récidive,
Le courage s'amenuise,
L'éclair se cache,
Le tonnerre crapahute,
L'arc-en-ciel s'éclipse.

La vieille fanée en retraite, reste en maison abandonnée.
La chienne âgée en chenil, se trouve adoptée.
De paradoxes pullulants  en émotions percussions
D'un monde terne d'absurdités se jouant en perditions
De l'eau ! de l'air ! et puis tant pis
À corps perdu m'envoyer en épistolaire.
En vies de nouvelles, sans  mot vulgaire.
En nuit sous bulles, même éphémères.
Sous ans  temps du composé
Sous œillets sans soucis évanouies,
Sur jachère finie, 
Sur chiendent parti,
Rossini pétille.