lundi 11 février 2019

Douleur



Elle se taisait, depuis si longtemps.
Je l'imaginais en voyages pour l'éternité.
Là, où les âmes la reconnaissent dans la nuitée.
Je la sentais parfois dans une tour de pierres suintantes,
En attente d'une charrette pour flammes ardentes.
Sur le fil blanc des enfants à dos de chameau,
Je la voyais tournoyant sur la glace des délices,
Avec son parapluie blanc, couleur de pain d'épices.
Je l'effleurais parfois sur une écume océan.
Je la jouais perchée sur chat ronronnant,
Explosant ses bulles de savon avec un marmiton.
La trinité passée, Mironton,
J'étais plus que certaine.
Mirontaine.
Ne plus la revoir jamais. 
Jamais. Plus Jamais.
Même si parfois un regret d'elle me venait
Quand si belle, elle se glissait sous ma palette.
Mon pinceau frémissait dès qu'il pensait la reconnaître.
Je pensais qu'elle était partie, 
Qu'entre elle et moi 
Tout était fini
Pour toujours
Comme un vrai désamour.
Elle est revenue pourtant
Douce heure 
Elle se taisait,
 C'est tout
Doux
Douleur.

Ninaïe

vendredi 1 février 2019

L'Abandon


                                           
                                                      huile sur toile (version noir et blanc)

Ton Abandon vaut million...

Nul besoin de prison,
Pour connaître l'abandon.
Ce sentiment obscur,
Qui traverse l'horizon.

Quand la vie part à vau-l'eau,
Sur les images pures,
D'un tour sans rideau.
Le dessous du serment suppure,
De crinolines en cruautés.

L'Absence.

Les chants du néant 
De l'enfant qui pense
Brûlent les images cristallines
Du collé d'un doigt 
Sur sa page blanche.

Absence.

Elle s'est fâchée hier soir.
Ses vagues pour géant
Déchiraient sa tête noire.
Ses illusions perdues du temps
De sa nudité toute crue d'ivoire.
Tempête de nuit sans lune
Sang d'étoile et sans rime
Du couple infernal en tristesse.
Déchirure pour musique en laisse
Silence au titre qui transperce
Son gros chagrin tombé du toit
Écrasé d'un coup sourd sur sa terrasse
Dans sa rue sombre
Les ombres s'effacent.

Abandon.

L'enfant sent le bois qui tourne
Au cloître qui trépasse
La tourière au goitre le charge
Tel un colis de guerre
Rien dans la marge
Ça passe ou ça casse.
Sept ans déjà.
La guerre est là.
L'enfer protecteur
Sa mère souvenir
Des parfums du hareng
Force du landau bien faisant
Sur le chemin faisant harassant
S'envole rejoindre l'océan
Des marins haletants en dérive
 Vers les néants.

Camille ton abandon vaut million
Point de suspension... 

Ninaïe