jeudi 6 décembre 2018

Soleil vert

 
huile sur bois 45x32

Entre lune et croissants.

Les champs pleurent en larmes rouges,
Pendues aux branches des arbres en sang.
Les yeux blancs des corbeaux
Sous la lune,
Percent la nuit noire d'un argent prune
où sale et salon 
Se toisent en marron.
Les bleus vifs clignotants
Scrutent le brasier brûlant.
Diapason.
Gyrophares actifs.
Trottoirs noyés.
Riches canons dorés.
Milles eaux éjaculées.
Un jeune homme en bandeau 
Jaune solidaire, en lambeau.
Entonne le vieux chant du landau
Marchant vers la cour miracle des sans dent
Colères d'en bas
Mépris d'en haut
Ancestrales misères des sans-laisse 
blessés qui délaissent
Les cris accumulés sur les reins cassés.
Un dormeur à la lanterne parle en doré
Du journal stigmate d'un passé ressuscité
Le sillon sans fond
S'enfonce, vers la terre humide 
De l'aride bitume qui fume 
Sur l'injustice fumier.
La vieille étable surveille
Le bétail échappé.
Son retour au bercail 
Près de l'âne chauffant
Seul gratuit résistant .
Au même an nouveau
Qui attend,
Tout comme naguère.
Mystère?
Entre lune et croissants.
Tout comme hier.
Fiction arrière, 
Green sun
Réalité?
Elle seule, sait
Lune d'argent
Face à face
dans les airs,
Elle observe,
Son soleil virant au vert.
Ninaïe


2 commentaires:

Chanson printanière a dit…

Quel beau poème, Ninaïe... il est fort, vision incisive sur la vie jaune... comme le soleil et l'or ... J'aime beaucoup ce texte pour sa vertu pédagogique et humaine...
Amitiés et belle journée,
Robert.

Ninaïe Prigent Ghislaine a dit…
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