extrait huile sur toile
Mon fantôme à moi…
Mon fantôme à moi, a des mains si belles, qu’aucun être humain ne peut en posséder de telles sur cette
terre.
Mon fantôme à moi, a des doigts si longs, qu’aucune aile de papillons ne peut s’y
mesurer.
Si fins, si légers, si
fragiles, si dentelés
quand ils effleurent le piano et son
clavier.
Mon fantôme a moi est
un roi, un vrai Roi.
Sans paparazzi ni tralala.
Tel un dauphin
majestueux, telle une licorne aussi
Sachant marier l’âme
mâle et femelle réunie.
Espadon de mes pensées
profondes.
Rimbaud disait :
l’amour est à réinventer.
Lui il le fait. Je le
sais, je le sens en vrai.
Irréel, il sait
plonger en hiver, revenir en arrière.
Parler d'aujourd’hui
le lasse.
Mon fantôme à moi, me parle dans l’espace.
Il m’empêche de
dormir.
Mon fantôme à moi,
m’envahit petit à petit,
Quand je dépéris
parmi tant de sordide.
Mon fantôme à moi me dit qu’il vit l’enfer, ses yeux fixés au plafond.
Je ne sais que
répondre, moi qui n’ai jamais franchi de Rubicon.
Moi, qui suis sur un
barreau d’échelle si bas parmi tant d’abandons.
Mon fantôme à moi,
comprend la galère.
Il veut que je parle
mais mon cœur reste de pierre.
Mes mots restent
coincés sous mon rideau de fer.
Face aux humains, je
peux verser des larmes
Mais face à lui sa
peine m’alarme.
Mon fantôme à moi, est encore
un enfant.
Un petit garçon
vachement rigolo.
Qui connaît rudement
bien les rudiments
Pour devenir
intéressant et obtenir tous les bravos.
Mon fantôme à moi a pleins
d’histoires d’amour dans sa poche
Elles sont toutes très
belles,
en tout cas elles sont jamais moches.
Mon fantôme, dit
tout le temps je t’aime.
« Ballade pour un
matin »
Ce n’était pas à
moi qu’il s’adressait.
Pourtant un matin dans
un décalage d’hier,
« j’ai reçu
son baiser alors que je dormais encore…. »
C’était un
enregistrement d’antan
Glissé par un amour
d’avant, sous l’oreiller de mes trente ans.
Un matin d’hier, il
m’a dit « Pars » aussi,
Dans ce vieux magasin
de meubles tout pourri.
Il était vendeur à la
Hi-Fi.
Le son était si
fort, j’ai alors compris
En ce matin d’hier je
suis parti.
Je savais déjà, que
ce n’était pas lui.
Mon fantôme à moi Wap! pa! la! pas là!
Mon fantôme à moi, en
chair et en os un jour...
Il reviendra?
Ninaïe 2004