huile sur toile 34x27 |
L’INDIENNE
Comme
l’indienne guette désespérément son étoile parmi les
gratte-ciel,
Comme
la revenante perdue dans les dédales d’un nouveau monde,
J’ai
crié à la lande, j’ai hurlé à la lune mais j’ai chanté sans
fiel.
Ce
gouffre emplis de mots morts et de silences immondes.
Mam
Goz, Mam Goz, Mam Goz, revient dorer tes crampouz.
J’ai
faim d’avoir perdu ma langue, dans le ventre de la terre.
Dans
le sommeil passager des lois, j’ai croisé les êtres pervers.
Quand
sous ta vache, Mam Goz, j’ai vu fleurir la bouse.
Oui,
j’ai perdu ma langue dans le ventre de la terre,
Oui,
j’ai senti les mots s’envoler dans le désert,
Oui,
j’ai appelé sans trêve des ancêtres éphémères,
Sur
le chemin escarpé, chaviré des mots à l’envers.
Les
vivants jacassent comme les pies Gwen a Du,
Il
s’est envolé le chant des sirènes en Breton.
Pourquoi
ne veulent-ils pas demander pardon?
Ils
ont pourtant tué ma langue et meurtri mon du.
Mais
un jour une voix m’a sourit et m’a dit:
Ecoute
le bruissement du langage universel,
Déploie
comme le geai vivement tes ailes,
Ecoute
le vent, entend vraiment,
Pense
au temps comme l’enfant.
Les
symboles se rejoignent tous dans l’océan.
La
grande misère est dans le cœur des gens.
Sereine
enfin, oubli l’humiliant du chemin.
Lutte
contre le chagrin de tous tes frères humains,
Qui
comme toi manquent ou manqueront d’air !
A
chercher désespérément leur langue dans le ventre de la terre.
Ninaïe
Gh PRIGENT
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