jeudi 20 septembre 2018

Âme en exil


huile sur bois 60x120

Âme en exil

Ecrire... Se souvenir.
Se souvenir, de nos pluvieux souvenirs.
Se souvenir, de nos motels des soupirs,
Froissés, fripés, griffonnés.
Brûlés, gommés sur nos passés. Se souvenir…
Du vide de nos frivoles cafards rampants,
Cloîtrés dans ces drôles de placards branlants.
Se souvenir du néant nébuleux
De ces remparts dressés,
Menhirs brisés. Ecrire. Ecrire.
Ecrire, se souvenir. Se souvenir.
Pourquoi se souvenir seulement de ses plus beaux souvenirs?
Pourquoi l’oiseau bleu embaumé a voulu un soir se punir?
Par ta pensée bien qu’éloignée, qui le fît frissonner.
Par ta volonté éthérée qui le fît tomber: Sur mon plancher.
âme en exil dans une atmosphère de sphères mystères,
d’un ailleurs clair et imaginaire, empli de néants éphémères.
âmes de petits frères morts à la guerre,
Guerres de tranchées passées mais passagères,
Sans plus rien à manger.
Du jour, où elle a su si bien t’abandonner,
Du jour, où elle ne t’a rien laissé,
Du jour, où tout est parti en fumée.
Tout était vidé, dépouillé, spolié,
Jusqu'au dernier de tes baisers.
Tu n’avais rien à garder, rien à laisser.
Plus de traces, plus de farces, plus de crasses.
Tout fût effacé, aspiré, envolé.
Quand par un beau matin d’été, tu t’es enfin relevé,
Dans l’épais manteau blanc de ta première neige étoilée.
Naissance de ton essence, renaissance sacrée.
Hors saison, tu te devais de tout pardonner.
Page blanche, livide sur ton futur destin.
d’un après, sur cet avant de ton dernier dessin.
Tout devait être réinventé sur ton chemin.
Mais devant toi, il n’y avait rien.
Tout devait être recréer sur le sans fin.
Mais en toi le vide était malin.
Tout était enterré dans les mers.
Tout était enseveli dans les airs.
Tout était noyé dans les terres.
Tout et toutes les cendres de tes amours d’hier.
La voie du bonheur tu l’as attendue, mais tu ne l’as pas vue.
La voix de mon cœur tu l’as perçue, enfin tu m’as entendu.
Juste voix, juste milieu d’une valeur secrète en cet œil grand ouvert.
Compassion éclatée, vivante mais sincère sur ce nouveau repaire.
Compassion d’un masculin recrée sur une vie sans chemin,
Compassion au féminin qui devient la vie sans fin.
Ninaïe Gh PRIGENT



2 commentaires:

Chanson printanière a dit…

Superbe texte sur l'exil... et bien d'actualité aussi... ce qu'est le "prix" de l'exil, lorsqu'il n'y a plus rien à soi... que son âme peut être...un texte à lire et à relire...auprès d'une peinture où le regard d'une femme, nous implique aussi...
Bonne journée, Ninaïe,
Amitiés,
Robert.

Ninaïe Prigent a dit…

Merci pour tes mots.Pensées🍃 🍁🍃