mardi 7 avril 2020

La grenouille et le bénitier





La grenouille et le bénitier

Un violon, un violoncelle, 
Des mots qui ensorcellent.
Des carpes, un cageot, 
Un œil noir, un cœur laid.
Un trésor caché dans le guide du routard,
Deux oreillers défaits.
Des dragons de vertu sur le buffet,
Ta pelle qui attend,
Ton balai qui s'agite sur le carrelage du temps,
Le grand palais ouvert aux enfants de la lune,
Nos vacances interdites au sommeil 
de nos montres,
Nos songes en bandoulière
Sur nos vies sans rancune.
Mon inspiration polluée aux airs d'ammoniac particules,
Des restes qui pestent l'écran démoniaque que j'allume
Ce miroir brisé aux sept ans de ma plume, 
Ce fil tendu sous mes quatorze renoncules,
Rien ne s'efface.
Des épées percent encore l'invisible
Du corps sorcier de la Fadette en impasse.
Morte mille fois des cruautés de leur cible.
Sortilège breuvage de l'amer 
qui trépasse.
Du petit chat mort déposé sur paillasson,
À la jumelle du tréfonds trahison,
De celle adepte du mensonge
Au vengeur de tes songes.
Et ce temps qui passe
Sur l'engrenage des abeilles
Et ce souffle éternel
De nos souffrances amères
Et cet alcool Écossais qui s'évapore
Vers l'horizon ensablé du décor.
Sous l'escalier des erreurs,
Morte mille fois, sous vos terreurs.
Y croire encore serait-il leurre?
Au crépuscule du désir enflammé,
La grenouille murmure au bénitier,
Le secret brulant d'un train vapeur du passé.




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