mardi 23 octobre 2018

Mémoires et oublis


              Mémoires et oublis

" Les Gaulois dansent encore le rock sur les colonnes de Buren"

Vieil écrit de vie passée. 
Deux personnages concernés.
Deux vies seules pouvaient comprendre dans l'hier, à l'instant même, à la lecture de l'écrit, quand les autres vies disaient : " Mais qu'est ce que ça veut dire ?"
Deux vies seules pour comprendre dans l'hier, mais dans l'aujourd'hui?
Mystère.
L'un se rappelle quand il a gravé, mais l'autre se souvient-il?
A-t-il gardé la trace qui confirme le souvenir ?
Est-il encore en vie?
Et dans le demain pour le troisième personnage représenté par le lecteur éventuel, voire même par l'auditeur imaginaire à la lecture de cette simple phrase entre guillemet.
"Qu'est ce que cela peut bien encore vouloir dire?
Sans la révélation du mystère, un secret peut rester des siècles entier et le sens profond du souvenir se noie dans les méandres du passé.
Pour se souvenir, on se crée une présélection par un choix.
On se dit: Qui sera élu comme souvenir ou qui ne le sera pas ?
Mémoire seule ou à deux ou à point de suspension du nombre de personnages ayant choisis une même présélection et ce quel que soit le succès du ou des mots lâchés pour lire ou effacer l'écrit qui confirme le souvenir.
L'autre sait. Ou les autres savent mais tous les autres n'y verront que du feu,
Ou une pensée floue, ou poétique, ou amusante, ou hermétique, de l'être qui écrit et qui rassemble les morceaux d'un puzzle de vies.
Vies faites de bribes de souvenirs et d'oublis.
Les bribes de souvenirs sont comme les parfums de nuit qui s'évaporent dans l'air d'une ville qui s'éveille.
Aristote médite encore sur ce qui est en train de croître.
Il est cinq heures, Paris s'éveille.
Chanson bien connue qui rejoint les autres souvenirs qui se mêlent aux personnages statufiés dans un désert de vie.
Des êtres de cire en plein désert ! A nous de les faire revivre…
La douce folie des souvenirs, c'est de ne plus pouvoir distinguer les visages des personnages du désert.
Les autres deviennent comme des balais qui se mettent en marche dans la tête.
Des balais sans tête avec des habits de grandes lumières ou des guenilles pleines de terre.
Ombres ou lumières, les ténèbres de la vie sont là pour nous permettre de retrouver le bon éclairage qui nous
donne envie de poursuivre le chemin dans les méandres du parcours.
Remonter du plus loin qu'on se souvienne !
Abandonner, s'abandonner au plus profond de soi dans le vaste magma de la terre.
Qu'est ce qui fait le plus peur dans le feu rouge feu de nos vies intérieures ?
Perdre la mémoire ou retrouver la mémoire ?
L'humain a peur de retrouver sa mémoire et il finit par la perdre.
Néanmoins, il craint aussi de perdre la tête car avec ou sans nez, le résultat reste toujours le même. La mémoire est un trésor caché dans le trou béant du vide spiral qui attire et qui terrifie à la fois.
Attraction du vide et du néant.
Trous de mémoire, trous, petits trous de nos histoires.
L'oubli devient l'objet perdu dans la terre qui renaît dans la végétation.
L'oubli se fond dans la matière comme le papillon referme ses ailes en couleurs identiques à l'écorce de l'arbre pour mieux appréhender l'univers.
Ce que fut l'hier, fut l'hier.
Mais est-ce l'hier que l'on connaît ou bien alors  l'hier que l'on ne connaît pas ?
Plonger dans l'hier que l'on ne connaît pas, soumet à l'art de la discrétion mais oblige aussi à l'art de la digression comme une faculté d'intimidation née d'une timidité qui éloigne en apparence seulement du sujet de la chose sur lequel le mystère repose.
Comment accepter de se dessaisir, de se desservir, voire même de se déposséder pour mieux se nourrir des mémoires collectives qui unissent ou pour éventuellement renaître des inconscients collectifs qui fusionnent dans l'univers.
Mémoires multiples aussi qui terrorisent par la clarté ressentie dans la senteur.
La peur de la pureté quand on croit toucher la vérité mais ou le danger est grand dans l'écart à l'envers qui va jusqu'au milieu des temps.
Milieux des temps qui détendent, milieux des temps qui se répandent comme tous les mots non choisis dans les têtes qui coulent comme des encres et qui finissent toujours par se délaver dans les océans.
Oublier sa mémoire préparatoire dans une consigne de gare, se dire que l'on reviendra la chercher plus tard.
Quitter volontairement aussi cette mémoire à fards, parmi tous ces visages hagards qui se promènent parmi les loubards même si l’on chausse le vernis noir qui claque et qui claquera encore longtemps sur les trottoirs des grands boulevards.
Noir comme urinoir, cafard, départ. 
Noir comme désespoir.
Blanc, blanc comme enfant. 
Blanc tout blanc comme océan.
Non comme Méchants.
Méchants les hommes qui tuent le bébé éléphant.
Méchants, méchants, méchants.
Mémoires poésie, mémoires art, mémoires liberté.
Contre mémoires esclavage, mémoires soumission, mémoires abandon.
Se rendre digne, ne jamais refuser d'accorder un pardon.
Se rendre digne, savoir demander pardon.
L'homme sera digne quand il saura accorder et dire pardon.
Pardon pour toutes les erreurs passées.
Pardon pour tous les enfants blessés, humiliés, violés, torturés.
Pardon pour toutes les guerres, pour toutes les vengeances, pour toutes les lâchetés de notre passé.
Pardon pour tendre à ne plus jamais recommencer.
La mémoire et la mort comme le couloir de son sort.
Alors quand on est mort est ce qu'on se rappelle ?
Les bébés ont-ils une mémoire ou ont-ils déjà tout oublié dans le ventre de leur mère ?
Entre mémoires et oublis, les forces invisibles scotchent des réponses mystérieuses dans les néants de l'histoire.
L'homme est si fier d'être en mesure de marcher sur la lune mais est-il capable de pouvoir répondre aux mystères de la création ?
Mystère qui passe pourtant par la femme et par l'œuf plein de mémoires qui croît en elle.
Mystère qu'il craint ou qu'il voile, qu'il cache ou qu'il domine et qu'il finit bien souvent par écraser.
Mystère qu'il ne veut parfois même pas entendre.
Il est souvent préférable de desservir ces humains là pleins de pouvoir dans l'avenir morbide qu'ils préparent plutôt que de croire en leurs mots niais plein de soi disant espoir.
Malheureusement, l'expérience répétitive dans le temps reste la même, commune et immuable aux lois des hommes comme l'immuable colle à la pesanteur.
Remonter du plus loin que l'on se souvienne, c'est abandonner et s'abandonner dans ces terres intérieures qui obligent à taire toutes ces terreurs.
L'humain a peur et qu'est ce qui lui fait si peur ?
Perdre ou retrouver ?
L'humain résiste inconsciemment au fait d'être en pouvoir de retrouver.
Pourquoi ? Pourquoi cette résistance ? Pourquoi ces occultations ? Ces résignations ? Ces mensonges ? Pourquoi tous ces abandons ?
Comme on abandonne le dit : "Fou", dans ces asiles qui redorent la bonne conscience de la mémoire solide, limpide, linéaire de toutes ces cultures primitives et barbares.
Ces culturels là et ces cultuels là qui enlisent dans le néant le plus absurde toutes créations possibles, tous changements solides qui pourraient pourtant redonner espoir en une humanité meilleure.
Et tous les Socrate, Gandhi, Lennon, Jésus, pour ne citer qu’eux parmi tant d’autres, morts au service de cet espoir attendent encore ou ont attendu longtemps aussi dans le cœur maternel, la femme, la mer, la lune qui savait et qui saura peut-être encore un jour sauver l'humanité.
Puisque l'humain cherche son sauveur depuis la nuit des temps, pourquoi ne se retournerait - il pas maintenant vers sa sauveuse et non plus sa serveuse.
Sa sauveuse, celle qui l'a fait croître en son antre.
Et sa sauveuse ?
Sait-elle qu'elle peut l'être ou le devenir ?
Alors resteront-ils encore longtemps féconds ces ventres de mères qui mettent au monde ces êtres immondes ? Ne plus se souvenir de l’auteur de cette interrogation…
Car de la faute originelle à dépasser, à l'Ourobouros à transcender. Entendre enfin. Entendre l'écho des voix des mots du silence devant la caverne du temps.
Sentir le silence noir de l'abandon, voir en transparence les solitudes unies devant l'ampleur du travail qu'il reste à accomplir.
La mémoire et l'oubli.
Un « choueux » est un chou,
Un chou n'est pas une « carotteux »
Un chou , une rose.
Un vaste destin de mensonges, une vaste terre de désolation.
"Le cocon virgule,,, la chenille,,virguleu,
le papillon point.".
"La terre est bleue comme une orange" Paul Eluard.
Petits mots griffonnés à la va vite comme on dit sur un petit calepin à spirale (rouge).
Mémoires et oublis: L'enquêteur enquêté ou comment remonter aux sources ?
De ces rendez-vous ratés sans grande discrétion à tous ces regards fuyants la vérité.
Souvenirs empaquetés, entassés, éparpillés, abandonnés, brûlés, gommés, déchirés.
Mais des portraits dessinés, des sourires donnés, des poèmes parfumés, des fleurs séchées, des yeux touchés. Donner, donner, donner, donner dans la pureté de son cœur DONNER.
Recevoir dans l'instant un peu de la magie.
De cette vraie magie que pourrait être cette vraie égalité.
Quand tout est démultiplié en instant de vraie générosité qui guide vers l'instant magique de la seconde féerique qui fait que tout bascule, que tout se bouscule, quand on se donne aux autres sans retenu ni tabou, sans mensonge, ni vertu superflue.
Quant on croise l'éternel dans une ronde légère qui nous envole vers la Liberté.
Ninaïe.




























2 commentaires:

Chanson printanière a dit…

Belle pensée sur la mémoire, le fondement de la vie... et sa continuité... son sens... l'éternel est-il un voyage vers la Liberté ou une coupure de la mémoire comme un reset furtif...un décrochage... un regret de tout ce qui s'est auparavant?...
Merci pour ce texte, Ninaïe, qui, comme d'habitude nous pousse au fond de soi pour s'interroger...
Belle journée à toi,
Amitiés,
Robert.

Ninaïe Prigent a dit…

Parfois, on croit qu'on sait mais en fait on ne sait pas.
Parfois, on croit qu'on ne sait rien mais en vrai on sait.
Ne pas perdre le fil du cordon. Une histoire sans fin avant de retomber en enfance? La fin justifierait-elle nos moyens? Amicales pensées.