lundi 2 mars 2020

Mon œil !


 Vieux pastel


Mon œil!

La cantatrice chauve se recoiffe.
Face au miroir, elle s'interroge:
Ma raie à droite?
Ma raie à gauche?
Devoir choisir, la mine.

Arrière toute!

La réalité la fauche.
Y'a un os car, le rire est nulle part.
La pièce à quatre sous s'achève sur un trois,
Pas d'entracte.

C'est un bide qui perce les entrailles.
C'est une péninsule qui pompe l'air.
C'est un jeu de mailles arrières.
Un vrai trou  noir dans le pull-over.
Elle le sait.

La cour de récré se réanime en bloc.
Le philosophe soliloque sur sa breloque.
Le politique panique au pique-nique.
Le ministre pleurniche dans sa niche.
Le roi est toujours tout nu.

Se recouper la tête pour une reine,
Se replier en quatre pour un mousquetaire,
Tout ça pour qui, pour quoi?
Finir en corps charette vers le bûcher.
Terminer en filet de boucher ressuscité.

Ça va pas la tête!

Les vies arrières virent au cauchemar.
Marre de revenir sans fin au point de départ.
Scène dix et c'est reparti mon kiki.
Le cœur n'a pas d'âge me souffle Eugène
D'un pas sage, entre les lignes.

Mon œil!

"Il y a sur cette terre des gens qui s'entretuent; c'est pas gai, je sais. Il y a aussi des gens qui s'entre vivent, j'irai les rejoindre"
Prévert me revient en mémoire....





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